Budget du Québec 2021-2022: Peu de changement en matière de financement des transports collectifs, mais une bonne nouvelle pour le maintien de l’offre

Communiqué de presse

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Budget du Québec 2021-2022

Peu de changement en matière de financement des transports collectifs, mais une bonne nouvelle pour le maintien de l’offre 

Montréal, le 26 mars 2021 – L’Alliance TRANSIT constate peu de changement en matière de financement des transports collectifs, malgré une bonne nouvelle pour le maintien de l’offre. TRANSIT réagit aujourd’hui au budget 2021-2022 à la lumière des quatre grandes recommandations transmises lors des consultations prébudgétaires.

1. Renouvellement de l’aide d’urgence pour le maintien de l’offre de service

L’Alliance TRANSIT accueille favorablement la bonification de 200 millions de dollars (M$) de l’aide d’urgence aux transports collectifs de même que la bonification de l’aide aux transporteurs interurbains. Un tel soutien est nécessaire en raison de la baisse des revenus tarifaires des sociétés de transport due à la pandémie.

« Le transport collectif est un service essentiel qui contribue à la vitalité économique, aux efforts environnementaux et à la lutte contre les inégalités sociales. Nous saluons l’aide d’urgence du gouvernement qui sera nécessaire tant que les mesures sanitaires seront en vigueur. Rappelons également que l’objectif d’une augmentation de 5% par année de l’offre de service inscrit dans la Politique de mobilité durable doit continuer de guider les décisions en matière de mobilité », affirme Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec.

2. Rééquilibrer à 50/50 les investissements entre transports collectifs et le réseau routier

Concernant la revendication portée par TRANSIT depuis plusieurs années qui consiste à rééquilibrer à parts égales les investissements dans le réseau routier et le transport collectif inscrits au Plan québécois des infrastructures, celle-ci constitue désormais un engagement gouvernemental officiel notamment inscrit dans le Plan de mise en oeuvre (p.28) du Plan pour une économie verte (PEV). Or, dans ce nouveau budget, un léger recul est constaté.

 

Par ailleurs, le gouvernement nuance le ratio prévu pour la prochaine décennie en estimant les sommes de projets futurs qui restent à être confirmés, en ajoutant la contribution de partenaires non gouvernementaux et en incluant sa prise de participation en équité aux projets pris en charge par CDPQ Infra qui ne figurent pas au PQI. Il s’agit certes de données pertinentes en matière de financement de la mobilité, mais qui n’avait pas été intégrée au moment de formuler l’objectif 50-50 (ce qui signifie que l’attente serait une part plus importante que 50% pour les transports collectifs). Au-delà de ces considérations, l’Alliance TRANSIT invite le gouvernement à développer un indicateur de suivi fiable et transparent pour l’engagement inscrit dans le Plan de mise en oeuvre (p.28) du PEV.

« Les investissements en mobilité durable sont d’excellents gages pour la relance économique du Québec. Malgré la volonté gouvernementale de mettre les transports collectifs au cœur de son Plan pour une économie verte, l’effort de rééquilibrage des investissements demeure important », affirme Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur de l’Alliance TRANSIT.

 

En outre, le taux de réalisation systématiquement plus faible des investissements en transports collectifs demeure un problème année après année. Bien que les causes de ce problème soient multiples et qu’il n’existe pas de solution unique, une avenue générale qui contribuerait à améliorer l’efficacité de la réalisation des projets est la réforme de la Loi sur l’expropriation telle que le propose l’Union des municipalités du Québec.

3. Donner suite au chantier sur le financement de la mobilité

Devant l’évidence de l’érosion des revenus de la taxe sur les carburants, source principale de financement du Fond des réseaux de transport terrestre, l’Alliance TRANSIT attend avec impatience les conclusions du Chantier sur le financement de la mobilité. Il est essentiel de rehausser à court terme les sources actuelles de financement et d’en prévoir des nouvelles pour remplacer la principale source traditionnelle. Malheureusement, le budget 2021-2022 ne contient aucune mesure visant à assurer la pérennité du financement de la mobilité durable.

« De nouvelles sources de revenus doivent être identifiées dans les plus brefs délais pour contrer les pertes de revenus liées à l’électrification des transports et assurer le financement adéquat de la mobilité durable. Par ailleurs, il faudra rapidement réviser les règles de financement des réseaux pour assurer un meilleur partage des coûts et amoindrir l’incitatif à l’étalement urbain » ajoute Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

4. Soumettre les investissements à des critères de choix rigoureux et à un processus de planification urbaine maximisant l’utilisation des transports collectifs

Enfin, l’Alliance TRANSIT constate que la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure inclut certains projets inscrits au PQI qui visent le développement de la capacité routière pour des fins de déplacements quotidiens, ce qui va à l’encontre des objectifs gouvernementaux en matière de mobilité et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La part des investissements consacrés au réseau routier dédiée au maintien d’actif se situe encore cette année à 83%, alors qu’elle devrait se rapprocher davantage de 100% (des projets d’augmentation de la capacité spécifiquement pour assurer la sécurité étant justifiés).

« Beaucoup reste à faire pour s’assurer que chaque dollar investi contribue aux objectifs visés. Davantage de transparence et de rigueur dans le choix des projets sont essentielles », conclut Blaise Rémillard, responsable Transport et urbanisme au Conseil régional de l’environnement de Montréal.

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À propos de TRANSIT

La mission de TRANSIT est de favoriser le développement et l’amélioration des services de transports collectifs au Québec, en s’assurant qu’ils reçoivent le financement nécessaire pour permettre au plus grand nombre possible de citoyens d’en bénéficier. Depuis sa création en août 2011, TRANSIT publie des rapports d’analyse et fait état de plusieurs recommandations pour pallier la crise des transports et aider le gouvernement et les organisations de transports collectifs à atteindre leurs objectifs d’achalandage d’ici 2030. L’Alliance TRANSIT regroupe une soixantaine d’organisations de divers domaines.

Source

Samuel Pagé-Plouffe

Cell : 514.714.6762

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