Les besoins ne sont pas comblés et la mobilité pourrait empirer avec l’entente de financement actuelle. La congestion causée par un nombre croissant de véhicules, malgré des prix en forte hausse, coûte très cher aux ménages et aux entreprises. C’est la qualité de vie et la prospérité économique du Québec qui sont freinées par un manque d’ambition institutionnel en mobilité durable.
Dans un contexte marqué par la hausse du coût de la vie et la préparation face aux changements climatiques, un simple maintien de l’offre de service actuelle constitue un échec collectif. Le financement pluriannuel 2024-2029 évite le pire, mais force les sociétés de transport collectif à accepter une entente de stagnation, possiblement de dégradation si les optimisations ne se concrétisent pas à la hauteur des attentes gouvernementales.
Voici les quatre recommandations prioritaires :
- Appuyer les initiatives métropolitaines et municipales pour diversifier les revenus
Les taxes locales sur l’immatriculation et l’essence sont des initiatives qui reflètent l’engouement de certaines populations à améliorer leur service de transport collectif local. Le gouvernement doit encourager ce désir d’autonomie mutuellement bénéfique, et non l’entraver.
- Conclure le Chantier sur le financement pour retrouver l’autofinancement du FORT
Les délais inexplicables du Chantier sur le financement de la mobilité durable conduisent au renflouement du Fonds des réseaux de transports terrestres (FORT) par les revenus généraux pour éviter le déficit. Pourtant, la Loi sur l’administration financière exige que le FORT soit autofinancé. La situation doit être rectifiée pour assurer le bon fonctionnement des réseaux de transports, tant le réseau routier et les transports collectifs.
- Assurer le maintien des actifs
Avec 28,3 G$ au PQI 2024-2034, jamais le gouvernement n’a autant investi dans le maintien du réseau routier. Le métro de Montréal et d’autres infrastructures de transport collectif présentent les mêmes défis que les infrastructures routières, mais doivent se contenter de 2,4 G$ — en baisse de 50 % comparé à il y a 5 ans (lorsqu’ajusté à l’inflation). Des investissements sont urgemment requis pour préserver la fiabilité et l’attractivité de la plus importante infrastructure de transport du pays.
- Renouer avec la croissance
L’absence de croissance de l’offre de service au financement pluriannuel 2024-2029 ne témoigne pas d’une rigueur budgétaire, mais bien d’une mise à risque de la qualité de vie et de la prospérité du Québec qui coûtera cher à long terme, en plus de contrevenir aux politiques gouvernementales. Pourtant, quelques mesures clés suffiraient afin de trouver l’ambition nécessaire.
Les besoins en transport collectif sont déjà connus au Québec. Lier les nouvelles mesures de financement aux cibles d’amélioration des services favorisa leur acceptabilité sociale. C’est pourquoi nous avons préparé pour la première fois un baromètre des possibles, permettant de réaliser les ambitions déjà affichées dans la Politique de mobilité durable.

À propos de TRANSIT
La mission de TRANSIT est de favoriser le développement et l’amélioration des services de transports collectifs au Québec, en s’assurant qu’ils reçoivent le financement nécessaire pour permettre au plus grand nombre possible de citoyens et de citoyennes d’en bénéficier. Depuis sa création en août 2011, TRANSIT publie des rapports d’analyse et fait état de plusieurs recommandations pour pallier la crise des transports et aider le gouvernement et les organisations de transports collectifs à atteindre leurs objectifs d’achalandage d’ici à 2030. L’Alliance TRANSIT regroupe une cinquantaine d’organisations de divers domaines.@AllianceTRANSIT | LinkedIn | @alliancetransit.bsky
Source
Francis Garnier
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